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Promotion de la bancarisation en Afrique
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5 mai 2010

Le secteur bancaire tire la croissance de l'Afrique

Paul Derreumaux, président du groupe Bank of Africa, créé au Mali en 1982 et présente dans 12 pays d'Afrique subsaharienne, revient pour L'Expansion, sur le développement du secteur bancaire africain ses dernières années. Secteur qui tire la croissance africaine et résiste à la crise. Interview.

Quelle est la situation des banques africaines après une forte année de crise ?

Autant les banques africaines ont, dans l'ensemble, échappé à la crise financière, autant elles ont été rattrapées en 2009 par la crise économique. La plupart des banques, dont le Groupe Bank of Africa, auront sans doute cette année des réalisations inférieures à ce qu'elles escomptaient. Par ailleurs, les banques nigérianes, très actives ces derniers temps, ont été touchées par des évènements locaux dont les médias ont beaucoup parlé et certaines institutions placées sous administration provisoire de la Banque centrale. Un nettoyage qui a, pour beaucoup d'entre elles, stoppé, au moins pour un temps, leur politique expansionniste à coup de rachat. Au final, ces deux éléments ont quelque peu ralenti la révolution qui s'opère en Afrique depuis 2005 : le décloisonnement du secteur bancaire.

C'est-à-dire...

Il est fini le temps où les banques s'en tenaient à leur marché domestique. On peut ainsi désormais distinguer au moins quatre banques qui ont des visées continentales : d'une part, les nigérianes UBA et Ecobank, d'autre part, Bank of Africa, qui est présente dans la quasi totalité de la zone UEMOA, mais aussi au Burundi, au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, et, enfin, d'une certaine manière la banque marocaine BMCE, avec laquelle nous avons noué une alliance stratégique. La sud africaine Standard Bank aurait les moyens de mener cette politique, mais elle reste pour l'instant surtout cantonnée à l'Afrique du Sud et australe. A l'inverse, les banques françaises sont en phase de repli, avec comme symbole le retrait massif du Crédit Lyonnais qui n'est plus présent qu'à Djibouti et à Madagascar.

N'est-ce pas regrettable pour le continent ce retrait des banques françaises ?

C'est en tous cas une bonne chose pour nous et nous pouvons tout à fait assurer la transition. Nous le faisons d'ailleurs déjà : avec la crise, les financements extérieurs se sont raréfiés, ce qui a poussé un certain nombre de grandes entreprises à se tourner vers des acteurs locaux. C'est une opportunité que nous n'avons pas laissé passer. Par exemple, chef de file d'un consortium bancaire, Bank of Africa a monté un crédit de moyen terme de 35 milliards de FCFA (50 millions d'euros) pour Orange au Niger et est en train de faire de même pour 50 milliards de FCFA (76 millions d'euros) pour une filiale d'Areva dans le même pays.

De quelle manière, les banques participent à la croissance ?

Avec les télécoms, le secteur bancaire est un élément de la croissance. Les banques créent des emplois, investissent, apportent des nouvelles technologies. Et ce d'autant plus que le marché est devenu très concurrentiel : c'est la course aux agences et la chasse aux clients. Les banques sont également obligées de s'intéresser à de nouvelles niches, et sont donc davantage concernées par les entreprises locales et les PME. Enfin, les banques payent taxes et impôts, contribuant ainsi au renforcement des moyens de l'Etat. Le secteur bancaire africain est indiscutablement en phase de transition : après un expansionnisme, parfois débridé, une période de recomposition, qui devrait durer trois ou quatre ans, l'attend. Les Banques centrales vont sans doute limiter le nombre de nouveaux entrants dans les pays et les exigences réglementaires sont déjà en train d'être relevées. Le montant minimum de capital nécessaire à l'ouverture d'une banque dans l'UEMOA est ainsi passé de 1 à 5 milliards de FCFA pour 2010.

Comment se présente 2010 pour l'Afrique ?

J'espère que le taux de croissance va remonter, comme c'est annoncé ; l'Afrique est obligée de croître. Avec un taux de revenu par habitant le plus faible au monde et la forte croissance de la population, c'est la seule solution viable. Mais les difficultés ne sont pas derrière nous. La situation financière des Etats s'est souvent détériorée et il y a tellement d'échéances politiques que la tâche ne sera pas aisée. Le point positif, c'est la croissance des grands pays émergents, Chine et Inde en tête. Mais il reste des points d'interrogation. Un exemple: est-ce que les pays africains font suffisamment d'efforts pour développer l'agriculture ? Je n'en suis pas absolument certain mais il faut néanmoins continuer d'y croire.

(Source : L'expansion.com )

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Commentaires
S
bonjour chers mr je suis congolais de Brazzaville,j ai découvert votre institution grâce aux recherches que suis entraient de mener pour la préparation d un concours dans le secteur bancaire.Très étonné de voir que le secteur bancaire en Afrique avait des acteurs dynamiques et si ambitieux tous luttons pour que L Afrique puisse aller en avant et je suis sur que une fois réussi à mon concours je ferais autant
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