MICRO FINANCE : Les défis de la bancarisation des ruraux

Le Réseau africain de micro finance (Afmin) veut proposer des solutions de services financiers répondant aux besoins des populations rurales à faibles revenus en Afrique. Il tient présentement à Dakar sa huitième conférence annuelle et assemblée générale.

« Construire des systèmes financiers ruraux en Afrique : propositions concrètes de la micro finance ». Tel est le thème de la huitième conférence annuelle et assemblée générale du Réseau africain de micro finance (Afmin) qui se tient à Dakar du 8 au 12 décembre. L’objectif de cette conférence est de proposer des solutions de services financiers répondant aux besoins des populations rurales à faibles revenus en Afrique. Selon le spécialiste en finance inclusive du Pnud, M. Issa Barro, l’existence de marchés financiers, inclusifs, performants, peut aider les populations à mieux saisir les opportunités économiques, à générer des avoirs, à gérer les risques auxquels ils sont exposés et à réduire leur vulnérabilité aux chocs exogènes et, ce faisant, à améliorer leurs conditions de vie ». Tout en avertissant que la micro finance rurale ne doit pas se limiter seulement à ceux qui pratiquent des activités agricoles, M. Barro estime que les ruraux sont bancables et qu’ils ont besoin de divers types de services financiers pour lesquels, ils sont prêts à payer. Toutefois, il dénombre trois défis à la bancarisation des ruraux. Il s’agit d’abord du débat récurent sur le plafonnement des taux d’intérêt, ensuite de la notion de risque, en particulier dans l’agriculture et enfin la création d’un environnement favorable.

Dans son intervention, le président d’Afmin, M. René Abouo-Nguessan, soutient qu’il faut « sortir des chantiers battus, aller vers la micro finance de demain, c’est-à-dire la micro finance verte ». De son point de vue, il faut plus de transparence et une amélioration de la gamme et de la qualité des produits. Le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Sénégal (Ap/Sfd Sénégal), Mamadou Touré, estime qu’« il reste beaucoup de choses à faire pour ce qui est de la micro finance en milieu rural (...) Il y a un potentiel de clients ruraux en souffrance faute de produits attractifs ». Pourtant, soutient-il, la micro finance est une école de la vie en ce sens qu’elle encourage et promeut l’initiative rurale. Pour accroître l’accessibilité et diversifier l’offre de service en milieu rural, rappelle le ministre d’Etat Ndeye Khady Diop, la Lettre de politique sectorielle de la Micro finance au Sénégal a prévu plusieurs chantiers et mesures d’accompagnement incitatives comme la promotion de la banque par le téléphone mobile, plus connu sous le nom de « mobile banking ».

Aly DIOUF

(Source : lesoleil.sn )