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Promotion de la bancarisation en Afrique
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2 novembre 2009

Les enjeux économiques de la Bancarisation en Afrique subsaharienne

Par Jean-Placide KEZA,

Docteur en Sciences économique

INTRODUCTION

Le concept de croissance économique est difficile à cerner. Les économistes s’interrogent encore aujourd’hui sur ce qu’ils savent de la croissance et sur la meilleure manière de définir une politique économique en l’absence de modèle fiable. Il n’en demeure pas moins que l’accélération de cette croissance économique est la grande priorité des responsables politiques  dans la plupart des pays, dans l’espoir de faire reculer la pauvreté et de relever le niveau de vie de la population.

Pour l’Afrique qui n’est pas en marge du phénomène, le problème se pose différemment.

En effet, depuis quelques années, l’Afrique subsaharienne connaît une croissance économique soutenue, avec de taux qui dépassent 5% par an. Ces chiffrent souffrent d’une contestation qui touche à la fois au concept même de croissance économique et au manque de fiabilité de l’appareil statistique. En Afrique subsaharienne, la poursuite de la croissance se heurte à un obstacle fondamental : la fragilité des secteurs financiers. La pérennité de la croissance économique ne peut pas se faire sans la mise en place d’une infrastructure financière sur laquelle elle peut s’appuyer. Des secteurs financiers solides profonds et efficients sont donc indispensables pour l’Afrique pour, améliorer le climat des affaires et créer les conditions dont l’économie a besoin pour « booster » la croissance.

En Afrique subsaharienne, les marchés boursiers sont embryonnaires. De même le secteur de l’assurance et les intermédiaires financiers non bancaires sont peu visibles. Dans ce contexte, l’analyse qui suit se limite au seul secteur bancaire.

En Afrique subsaharienne, le secteur bancaire représente plus de 80 % des actifs ; il est donc la partie la plus développée du secteur financier. Toutefois, la bancarisation se distingue par des taux très bas : entre 5% et 10%. Des taux très bas sont des obstacles à l’amélioration de la croissance économique et à sa stabilisation. Dans ce contexte, la réforme du secteur bancaire doit poursuivre l’objectif d’une bancarisation de masse car celle-ci va dans le  sens du développement économique.

En effet ,en dehors du fait que l’accès au services bancaires est indispensable pour mener une vie normale dans une société moderne, la fourniture des services financiers aux populations les plus démunies est un vecteur de lutte contre la pauvreté.

Cela est tellement vrai que l’Afrique subsaharienne voit aujourd’hui se développer de nouveaux modes d’organisation financière notamment la micro finance pour faciliter cet accès. Cependant, cette situation de concurrence entre secteur bancaire et micro finance est loin d’avoir favoriser l’élévation de taux de bancarisation. Il est donc important de voir quelles sont les entraves à cette bancarisation et dans quelle mesure elle peut porteuses d’opportunités pour les différents agents économiques.

1. Le secteur bancaire

Au regard de la zone CFA[1] en Afrique francophone et les Comores, le secteur bancaire compte des établissements financiers qui exercent une activité de banque universelle caractérisé par une structure oligopolistique dominée par des groupes internationaux qui contrôlent près de 70% du marché. Dans cet espace, les banques françaises conservent des positions fortes notamment la BNP, la  Société Générale le Crédit Agricole et le Crédit Lyonnais.

Compte tenu du fait que dans ces zones, les dépôts de la clientèle progressent plus vite que les crédits à la clientèle le système bancaire comporte  souvent une situation de trésorerie nette largement excédentaire. Depuis les années 90, période marquée par plusieurs crises, les banques ont subi une restructuration brutale et en profondeur ; la gestion du secteur a accompli d’énormes progrès. Le système bancaire est devenu relativement sain, liquide et rentable. Cependant il existe encore des lacunes en matière juridique, dans le financement des PME et la création d’entreprise.

À coté de ce système classique s’est développé un autre qui est aujourd’hui en pleine mutation : la micro finance.

2. Le secteur de la microfinance

Les pratiques traditionnelles d’épargne et de crédit ont toujours existé en Afrique subsaharienne. Son importance a amené de nombreux experts et chercheurs à s’intéresser à ce qui est appelé la finance informelle. Sous cette appellation on retrouve tous les flux financiers générés par le réseau des marchands, de prêteurs professionnels, des amis, de la famille, des gardes monnaie ainsi que des tontines. Ces flux qui échappent au secteur bancaire constituent un ensemble fort disparate qui ne doit son unité qu’a la proximité des relations entre les débiteurs et les créanciers.

C’est de cette vitalité de la finance informelle que naît la microfinance avec surtout la création de la Grameen-Bank au Bangladesh en 1976 dont le modèle a été repris partout en Afrique. À cela il faut ajouter trois caractéristiques suivants survenus dans le paysage économique africain :

  • la prépondérance du financement extérieur par rapport au financement local.

  • le secteur public auquel on préfère le secteur privé.

  • l’épargne préférée à la place du crédit.

Ainsi l’Afrique voit émerger de nouvelles institutions de micro finance (IMF) qui s’insèrent dans la nomenclature des institutions financières.

Aujourd’hui si la micro finance est bien connue, sa définition reste encore imprécise. C’est pourquoi, il est souvent fait référence au terme de microcrédit auquel il est associé. Le microcrédit est un crédit d’un montant peu élevé. Pour la Banque Mondiale le plafond est de 30 % du PNB par habitant, environ 100 000 Fcfa (150 euros). Ce crédit peut être demandé pour différents mobiles mais il l’est principalement pour développer « une activité génératrice de revenu ». Pour ce crédit le ou les emprunteurs n’offrent pas de garanties personnelles.

Pour la micro finance on distingue généralement quatre catégories d’institutions :

  • les mutuelles d’épargne de crédit ;

  • les caisses villageoises ;

  • les expériences de crédit direct ou les programmes d’appui au micro crédit qui sont financés parles ONG ;

  • les projets volet crédit financés et gérés comme les précédents mais dont l’activité principale est tout autre.

Toutefois, le monde de la microfinance est difficile à appréhender dans la mesure ou les banques commerciales commencent à faire de la micro finance.

En ce qui concerne la bancarisation, il faut tenir compte non seulement des opportunités mais aussi des contraintes.

Lire la suite sur le site http://www.cesbc.org


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Commentaires
I
Mes Felicitations pour le grand apport morale et financier que votre banque a apporte aux citoyens de votre pays dans sa sphere d'action.<br /> <br /> Bravo! Bonne continuite!
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A
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V
Bjr;<br /> J'apprécie le travail de publication qui se fait sur la bancarisation en Afrique, activité fort salutaire pour l'éclosion des connaissances en matière financiere de notre continent.<br /> <br /> Des expériences d'institutions de microfinance ont existé en Afrique bien avant la création de la Grameen-bank. Le mal est que nous les africains nous n'écrivons pas. Si je prend l'exemple de la FUCEC-TOGO que je connais très bien, elle vient de fêter ses 40ans d'existence. La 1ere Coopérative du réseau FUCEC-TOGO fut crée en 1969 par James Winter dans la région des plateaux. Voir http://www.fucec-togo.com <br /> <br /> Merci
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